Une histoire de Baudet !

Bertrix et ses "sections" :

Pour comprendre les différentes légendes, il est important d’être familier avec les « sections » de Bertrix !

Bertrix était autrefois formé de trois villages : Bertry Bohémont, Bertry Renaumont, et Bertry Burhaimont. Ce qui explique la vieille expression : "Aller aux Bertry(s)". Ces trois villages existent encore, mais sans solution de continuité entre eux : ils viennent tous aboutir à la Grand-Place. A l’heure actuelle, on retrouve :

-         Rue de Bohémont et Rue de Renaumont (Quartier)

-         Rue de Burhaimont

En plus, on trouve une quatrième rue qui prend naissance à la sortie de la route des Munos (route Mortehan-Bertrix) et se dirige également vers la Grand-Place. Cette rue et section a été construite à l’intersection de Bohémont et Renaumont. On lui a donné l’appellation de Rue du Culot, ce qui en langage vulgaire signifiait au 18ème siècle, le "dernier né d’une famille".

Le Baudet, l'emblème de Bertrix

Qui ignore le surnom des habitants de la Ville de Bertrix ? Il suffit de regarder le Blason dont s’enorgueillit la ville et sur lequel on distingue trois fers de… baudets. On a en effet surnommé les habitants de Bertrix du nom d’un animal dont l’intelligence n’est pas en rapport avec les dimensions des cartilages auditifs… On trouve plusieurs explications quant à ce surnom, qu’elles soient rationnelles ou légendaires :

Certains prétendent qu’il provient d’une méprise cruelle arrivée à un chasseur de Bertrix, novice dans les exploits cynégétiques et qui aurait, un beau jour, confondant leurs longues oreilles, tué à la chasse un vieil âne qu’il prenait pour un lièvre.

Passant de la légende à l’histoire, on aurait surnommé les habitants de Bertrix "Baudets" en se référant à la détermination un peu rude que les bertrigeois (appelés Bertrixiens au 19ème siècle) ont manifestés en plusieurs circonstances et qui, du reste, est la base de leur caractère.

Dans un même ordre d’idées, on retrouve les évènements suivants au 18ème siècle, à l’époque autrichienne, les trois Maïeurs des trois « Bertry » tiennent tête au délégué impérial, affirmant leur refus de payer une taxe. Celui-ci abandonne ses projets en disant « vous êtes de vrais baudets ». Ce terme de mépris dans la bouche d’un ennemi devient un titre de gloire pour les habitants de Bertrix.

Le 1er Février 1930, un arrêté royal autorise la commune de Bertrix à faire usage de ce blason, qui ne comporte que trois fers, selon la légende ci-après : « d’argent à trois fers d’âne mal ordonnés, de sable, cloués d’or tournés en boue ».

Deux autres explications sont également avancées concernant « l’oubli » du quatrième fer de Baudet. Il s’agit sans nul doute d’une précision qui touche l’héraldique.

L’explication la plus simple, serait qu’il y ai 3 fers pour représenter les 3 Bertry(s). La deuxième explication est plus folklorique : les trois mayeurs étaient accompagnés d’un baudet lorsqu’ils ont rendu visite à l’officier autrichien le jour de l’insulte.

Sur base de ce que le baudet aurait entendu avec ses grandes oreilles et voulant montrer à ses maîtres sa détermination partagée, lorsque l’officier s’est retourné pour quitter les mayeurs et le baudet, celui-ci poussa une ruade et un coup de patte sur une fesse de l’autrichien…. Le 4ème fer serait donc resté à cet endroit !

Source: Syndicat d'Initiative de Bertrix et "L'Académie des Baudets et légendes de Bertrix" de Georges Laport.