Moulin de Cugnon
Le moulin correspond à une des plus anciennes constructions du village. Edifié aux alentours de 1695, il semble toutefois qu'une mention de son existence, ou d'un autre moulin de la localité, soit déjà attestée en 1562. Au XVIIIème siècle, il jouit du privilège, octroyé par Marie-Thérèse, de faire fonctionner une pêcherie à anguilles.
Après la révolution de 1789, l'État français décide de réorganiser tous ses biens. Une affiche du 3 pluviôse (19 février) 1805 fait état de la mise en vente de l'établissement. Différents propriétaires se succèdent alors.
Le moulin a aussi été utilisé pour différentes fonctions. C'est le cas en 1921 où un contrat liait les propriétaires pour une durée de 9 ans avec la société d'électricité de l'époque afin de fournir une puissance de «25 bougies» à chaque maison du village. L'arrangement a été stoppé après huit ans du fait de la reprise de la production par une société plus importante.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la roue est complètement détériorée lors de la destruction du pont de Cugnon en juin 1940.
Source
JUSSERET Yvon, "Cinq générations de Joseph au moulin", in L'Avenir.net, 20 février 2008.
Ce bâtiment privé du XVIIème siècle possède toujours un attrait touristique indéniable. Tous les touristes visitant la région se fixent quelques instants dans ce lieu pour admirer le pont et le moulin. Outre son caractère ancien, le moulin a récupéré il y a quelques années sa roue à aubes, roue munie de pales, éléments essentiels à son fonctionnement.
Poème provenant de GAL, Murmures de pierres. La voie des pierres qui parlent.
Le long de la rivière le vieux moulin sommeille
Exposant ses murs blancs aux regards qui s'éveillent
Qu'on soit de Mortehan d'où on le voit de loin
De Cugnon son village où il se sent si bien
Au-dessus d'une porte traînent avec sagesse
Quatre chiffres d'hier patinés de tendresse
Au dix-septième siècle il fût implanté là
Majestueux et fier le long de la Semois
Sa façade indolente attire les oiseaux
Sautillant des crépis vers les bouts des roseaux
Tout contre le moulin tourne la vieille roue
Chantant quelques comptines d'un passé de chez nous
J'étais enfant encore, mon regard se posa
Sur cet immeuble ancien, les lignes de son toit
Je crus être Tintin au Pays des Chinois
Dont les pagodes rient sous de semblables toits
Toujours à mes côtés grand-père avec fierté
Me disait cette pierre longtemps je l'ai portée
Lorsque j'avais ton âge sous le coup de l'ivresse
Mes mains la travaillaient pour qu'une ardoise naisse
Depuis ce jour sans doute mes yeux ont caressé
L'ardoise du Cul de Mont et du Pont de Linglé
J'ai lu dans le regard d'un vieil homme qu'un jour
Pour l'ardoise d'Ardenne on peut mourir d'Amour